SECRET N°162

Chapitre 2 : L’écho des Abysses

La nuit enveloppait le port d'une obscurité presque palpable, le silence seulement troublé par le clapotis des vagues et le craquement des coques de bateaux amarrés. Après avoir écouté les paroles du vieil homme, "The Legend" se leva, résolu. Le chant des sirènes l’appelait. Mais il ne s'agissait pas d'un simple désir d'aventure. C’était une quête qui résonnait profondément en lui, un écho venant des profondeurs de son âme. Cette légende parlait d’un pouvoir caché dans les abysses, et si elle était vraie, il devait en percer le secret.

Le lendemain, au lever du jour, il se rendit chez l'unique cartographe du village, un homme solitaire dont les cartes marines étaient célèbres parmi les marins du Nord. En échange d’une bourse de pièces et d'un regard de défi, le vieil homme lui tendit une carte qui portait les stigmates du temps. Dessus, une île minuscule, cachée derrière des brumes éternelles, était marquée d’une encre fanée, presque invisible, comme pour la dissimuler aux yeux du monde. C'était l'île maudite, celle où les chants des sirènes avaient conduit des centaines de marins à leur perte.

Quelques heures plus tard, "The Legend" se trouvait à bord d'un petit voilier qu’il avait affrété, voguant vers l'inconnu. Le voyage fut long et solitaire, le vent soufflant toujours plus fort au fur et à mesure qu’il s’approchait des eaux maudites. Mais une étrange quiétude s'empara de lui. Il savait qu’il approchait de son but, qu’il s’apprêtait à toucher les frontières du monde connu et à poser le pied dans le royaume des légendes.

Alors qu’il atteignait les eaux troubles de la zone interdite, une brume dense s’éleva, dissimulant le monde autour de lui. Dans ce silence oppressant, un murmure s’éleva, presque imperceptible au départ, puis de plus en plus clair : un chant envoûtant, mélancolique et captivant. C’était la "Chanson des Abysses". Le son semblait flotter dans l'air, ni proche ni lointain, comme s’il venait d’un autre monde. "The Legend" sentit ses pensées vaciller, l'appel irrésistible de ce chant qui faisait vibrer son cœur et embrumait son esprit.

Il ferma les yeux et se concentra. Se remémorant les enseignements qu’il avait reçus, il murmura des paroles de protection, des mots oubliés qui avaient traversé les âges, transmis par des voyageurs des mondes anciens. Peu à peu, le charme se dissipa, lui permettant de retrouver son esprit. Les sirènes ne le posséderaient pas ; il était là pour les comprendre, pas pour devenir leur esclave.

Une silhouette apparut soudainement dans la brume, une masse sombre flottant sur les flots : un navire abandonné, rongé par les algues et les coquillages. En s'approchant, "The Legend" reconnut l’épave décrite dans la légende – le navire de CAPITAIN. Le pont déserté semblait figé dans le temps, et au centre, une inscription gravée sur le bois usé attirait son regard. Le message semblait avoir été écrit dans un moment de désespoir et de frénésie.

"Le chant est une clé, mais la porte exige un tribut."

A suivre ....